"Je n'ai fait qu'obéir aux ordres" dit Rudolf Lang, librement inspiré de Rudolf Hoss ( et non pas Hoess). Ce qui peut sembler une piètre justification pour le commandant d'Auschwitz ne fait que révéler un état d'esprit hors normes que Robert Merle met en relief dans son excellent livre : La mort est mon métier
Un contexte familial propice à un endoctrinement national-socialiste
Rudolf a grandit dans une famille bavaroise catholique. Son père était un fanatique totalement soumis à la religion. Il voulait que son fils devienne prêtre pour prendre ses péchés sur ses épaules et que lui puisse accéder au Paradis (ce qui est par ailleurs totalement égoïste et donc contraire aux moeurs chrétiennes). Le petit Rudolf est donc totalement renfermé sur lui même. Il n'a pas d'amis, et passe ses récréations à compter ses pas.Mais comme beaucoup d'Allemands à la même époque, Rudolf perd la foi en grandissant. Il remplace alors sa "dévotion" à la cause religieuse par un endoctrinement nationaliste et ne fait qu'écouter de nouveaux prédicateurs. Son nouveau Dieu ? La patrie. Son nouveau diable ? Les juifs.
Rudolf ne réfléchit pas. Il est apathique et n'agit jamais pour lui même, n'ayant ni sentiments ni besoin. Il n'agit que sous l'ordre des prophètes de sa foi.
Pour Primo Levi (auteur de l'incroyable "Si c'est un homme"), Höß (mais cela s'applique à Lang ndlr) était « un homme vide, un idiot tranquille et empressé qui s'efforce d'accomplir avec le plus de soin possible les initiatives bestiales qu'on lui confie, et qui semble trouver dans cette obéissance un total assouvissement de ses doutes et de ses inquiétudes"
Pour aller plus loin
Sur ce même thème de la personnalité des hauts dirigeants nazis, j'ai pu lire le Problème Spinoza à propos de Rosenberg. L'auteur, Irvin Yalom est un éminent psychiatre, professeur à Stanford, et ses livres se dévorent avec facilité.
J'ai eu un gros coup de cœur pour La Mort est mon métier !
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